Loi du 3 mai 1946 : « Rassembler au sein d'un organisme public l'ensemble des moyens de recherche appartenant à l'Etat »
Onera :
« Etablissement public, scientifique et technique, à caractère
industriel et commercial, doté de l'autonomie financière, placé sous
l'autorité du ministre des Armées »
Mission : « développer, orienter, coordonner les recherches scientifiques et techniques dans le domaine aéronautique » (et spatial, 1963)
Article de Jean DUBOIS, Notes et souvenirs sur la "fondation" de l'ONERA - Les Nouvelles de l'Onera n° 7 Juin 1966, pages 3-11
Lire sur Wikipedia.org
Sur le site officiel de l'Onera, lire : L'ONERA dévoile les 70 ans de son histoire
En 1793 le Comité de salut public implante à Meudon son centre de recherche militaire sur les aérostats.
En 1877 est créé l'établissement central de l'aérostation militaire sur
une partie de l'ancien parc du château de Meudon, appelé Chalais-Meudon.
La direction de ce centre, qui devient le premier laboratoire d'essais
aéronautiques au monde, est confiée au capitaine Charles Renard
L'aérostation © Musée de l'Air et de l'Espace Sortie d'un ballon du hangar Y, par une compagnie d'aérostiers, en 1881. |
Le "La France", premier ballon dirigeable français entièrement contrôlable.
En collaboration avec Charles Renard, Arthur Constantin Krebs
a piloté le premier engin entièrement contrôlable. Le 9 août 1884 ils
effectueront une boucle entre Meudon et Villacoublay, pour un trajet de 8
kilomètres, effectué en 23 minutes. Il s'agit du premier vol en circuit fermé du monde, le ballon atterrissant à son point de départ. |
En 1904 le capitaine d'artillerie Ferdinand Ferber est détaché de l'Artillerie au Génie. Le 9 mai 1904, il est affecté à Chalais-Meudon et se consacre entièrement à ses travaux sur le plus lourd que l'air. Pour son aéroplane n° 6 à moteur à explosions, il fait construire des pylônes formant un plan incliné à 33 % qui soutiennent un câble de 40 mètres de longueur. Cette inclinaison permet d'obtenir à son extrémité, au moment où l'aéroplane est lâché, une vitesse initiale de 10 mètres à la seconde. |
Le 27 mai 1905, Ferdinand Ferber réalise à
Chalais-Meudon son premier parcours motorisé avec son aéroplane n° 6 bis.
C'est le premier vol glissé motorisé, stable et contrôlé en Europe, la
pente de la trajectoire a été diminuée de près de moitié et n'est plus
que de 12%. |
En 1915 Albert Caquot, capitaine d'un bataillon d'aérostiers, réalise un modèle de ballon captif d'observation, fuselé et équipé de stabilisateurs arrières. L'atelier aérostatique de Chalais-Meudon se met alors à fabriquer des « ballons Caquot ». |
En 1921, le musée de l'Air est inauguré à Chalais-Meudon. C'est le premier du genre qui ait été créé au monde, à l'initiative du commandant Caquot, dès 1918. Les hangars de Chalais-Meudon seront visités par le public jusqu'au transfert complet, en 1981, des collections du musée au Bourget. |
En 1946 le Service de Recherches Aéronautiques du ministère de l'Air (SRA) et son annexe à Meudon (Parc aéronautique de Chalais-Meudon) sont intégrés à l'Onera lors de sa création.
Chronologie Le Comité de salut public implante à Meudon en 1793 son centre de recherche militaire sur les aérostats. © Musée de l'Air et de l'Espace |
Un patrimoine La grande soufflerie S1Ch, construite de 1932 à 1934, sur le modèle Eiffel, permet de tester les appareils réels, moteur allumé et pilote à bord. 1932 - 1934 Construction de la soufflerie S1Ch (Les Nouvelles de l'Onera juillet 1989) © ONERA En 2000, classement au patrimoine de la grande soufflerie S1Ch, et d'une partie du site à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Témoin essentiel de l'architecture industrielle de l'entre-deux-guerres, la grande soufflerie de Meudon s'impose aussi comme un moment important de l'aventure aéronautique française. |
Les débuts de l'aviation © Musée de l'Air et de l'Espace L'un des premiers avions en fonctionnement réel essayé dans la veine de la soufflerie S1 de Chalais en 1936 fut ce vénérable Morane-Saulnier 315, d'entraînement qui devait faire les beaux jours des écoles de pilotage après la guerre ! |
Le mur du son © ONERA Le passage du mur du son est simulé en 1953, pour la première fois en France, sur une maquette du Mystère II dans la soufflerie S5Ch de Meudon. © ONERA Visualisation par strioscopie des ondes de chocs liées aux écoulements supersoniques sur une maquette de Mirage IV. |
Video : La soufflerie S1Ch de l'ONERA à Chalais-Meudon |
Video : La soufflerie S1Ch de l'ONERA vue de l'intérieur |
Pour les passionnés des choses de l'air, Meudon a un grand pouvoir
d'évocation. C'est ici que sont nées l'aérostation et l'aviation
militaire françaises et qu'elles ont progressé grâce aux expériences
scientifiques qui s'y sont déroulées...
Lire aussi "L'aéronautique à Meudon depuis deux siècles" : Site de la ville de Meudon
Le centre de Palaiseau en 1991, bâtiments J1 et J2 |
Dès la
libération en 1944, le GRA (Groupement français pour le développement
des Recherches Aéronautiques) envisagea le regroupement de ses centres
dispersés en province, dans la région parisienne. Le choix se fixa début
1946, sur le Fort de Palaiseau qui se trouvait à l'abandon. Pour en savoir plus : Palaiseau à sa naissance, par J. Dumanois (Extrait des Nouvelles de l'ONERA n° 7, juin 1966) : Fort de Palaiseau, bref rappel historique par R. Molinier : |
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La bâtisse inachevée de "LA RENAISSANCE SANITAIRE" dominait toute la banlieue sud après guerre (photo S.C.A.) |
Le siège social de l'Onera à Châtillon en 1968 |
Construit à
l'emplacement d'anciens jardins ouvriers, cet édifice de taille
imposante est né de l'initiative de l'homme d'affaires Serge Alexandre
Stavisky. Celui-ci fait construire, en 1932, un sanatorium destiné à
s'appeler Maison de santé mutualiste, mais la banqueroute frauduleuse de
Stavisky « qui fut à l'origine de l'un des plus grands scandales
politico-financiers de la IIIe République » causa l'arrêt des travaux.
L'immeuble reste inachevé jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale où il est affecté à l'Office national d'études et de recherches
aérospatiales. |
Le centre
de Modane-Avrieux a été créé dès décembre 1945, suite au transfert d'une
grosse soufflerie transsoniquque que les Allemands avaient commencé à
construire dans la vallée du Zillertal, dans le Tyrol autrichien,
pendant la Seconde Guerre mondiale. Modane, de sa préhistoire à son histoire par Marcel Pierre : Les Nouvelles de l'Onera n° 85 Décembre 1989, pages 7-11 Le centre possède actuellement un ensemble de souffleries simulant des écoulements allant des vitesses subsoniques aux vitesses hypersoniques : S1, S2 (pressurisée), S3 (à rafales, Mach de 0,1 à 6), S4A (à rafales, hypersonique Mach de 6,4 à 12), S4B. |
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© ONERA 1948 : début de la construction de S1MA, la plus grande soufflerie sonique au monde |
Commune d'Avrieux : Patrimoine Industriel, Scientifique, et Technologique |
© ONERA |
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La soufflerie S1MA construite à Modane-Avrieux entre 1946 et 1950, est
la plus puissante soufflerie au monde pour le vol de croisière. |
© ONERA |
Les
opérations de décentralisation réalisées au cours des années soixante
ont conduit à l'implantation d'un certain nombre d'organismes et
d'établissements aéronautiques et spatiaux à Toulouse. Ainsi, différents
laboratoires français vont être peu à peu regroupés en un ensemble
initialement appelé CERT (Centre d'Etudes et de
Recherches de Toulouse). Bien que rattaché à l'établissement public
industriel et commercial, Onera, le centre jouit dès sa création en 1968
d'une large autonomie. |
L'Institut de Mécanique des Fluides de Lille (IMFL) est rattaché à l'Onera au moment de sa création en 1946.
Deux personnages ont particulièrement marqué l'Institut de Mécanique des
Fluides de Lille, de sa création en 1928 à son rattachement à l'Onera :
Marie-Joseph Kampé de Fériet, et André Martinot-Lagarde
L'IMFL est géré directement par l'ONERA dans la période 1946-1950. Il
est alors dirigé par André Martinot Lagarde, successeur de Joseph Kampé
de Fériet. L'IMFL est intégré dans l'Université des Sciences et
Technologies de Lille dans la période 1950-1983, puis à nouveau géré
directement par l'ONERA depuis 1983, sous le nom d'ONERA - Centre de
Lille. En savoir + sur l'IMFL : fr.wikipedia.org
1933 - Vue aérienne de l'IMFL en construction |
Soufflerie subsonique L1 inaugurée le 7 avril 1934
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© ONERA |
En 1972, le
ministère de la Défense confie à l'Onera la construction d'une grande
soufflerie subsonique à haut nombre de Reynolds. Le site du Fauga-Mauzac
est retenu. L'équipe de projet est formée à la direction des
souffleries de Modane Avrieux dirigée par Marcel Pierre. Jean
Christophe, chef de projet, entraîne avec lui une équipe motivée... |
© ONERA |
Dès la fin
des années 80, l'armée de l'air se propose d'adosser l'enseignement
dispensé à l'École de l'air à une activité de recherche. L'Onera répond à
cet enjeu et crée un Centre sur la Base aérienne 701 dès 1992. |
la première balance-dard avec sa maquette © ONERA |
la baie de mesure d'essai © ONERA |
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Après la
deuxième guerre mondiale, l'ONERA participa activement au renouveau de
l'aviation, en partie par la création d'un nouvel instrument de mesures
essentiel en soufflerie, et mondialement adopté : la balance-dard Pour en savoir plus : publications dans La Recherche aéronautique n° 20, 52, 70, 75, 85. |
Raimond Castaing en 1951 : Agrégé de physique de l'Ecole normale supérieure, Raimond Castaing intègre l'Onera en janvier 1947 à la direction des Matériaux. André Guinier, grand spécialiste de la radiocristallographie, lui propose comme sujet de thèse la possibilité d'analyse locale avec un faisceau d'électrons et détection des rayons X. On lui confie un microscope en transmission CSF, doté de lentilles électrostatiques à fortes aberrations, pour réaliser son prototype. Raimond Castaing soutient sa thèse le 8 juin 1951. Dans cette thèse figure, non seulement le principe de l'instrument mais aussi toutes les bases de la microanalyse X. |
Schéma de principe de l'instrument : Il repose sur une méthode d'analyse élémentaire qui consiste à bombarder un échantillon avec des électrons et à analyser le spectre des rayons X émis par l'échantillon sous cette sollicitation. Le spectre des rayons X émis par la matière est caractéristique de la composition de l'échantillon, en analysant ce spectre, on peut en déduire la composition élémentaire, c'est-à-dire les concentrations massiques en éléments. Les spectromètres à rayons X peuvent être de type WDS pour l'analyse quantitative (dispersion de longueur d'onde) ou EDS pour l'analyse qualitative (dispersion de l'énergie). |
Premier prototype : André Guinier va convaincre l'IRSID de financer la fabrication d'un prototype. Avec l'aide de l'excellente équipe technique de l'Onera, un 1er prototype est présenté en juillet 1955 à l'exposition de physique à la Sorbonne puis installé à l'IRSID de Saint Germain en Laye. Un 2ème prototype est réalisé à l'Onera. |
Raimond Castaing travaillant sur son instrument avec son équipe. Une des particularité de cette microsonde réside dans un microscope
optique à objectif à miroirs, de type Cassegrain, placé dans la lentille
finale et qui a été imaginée par Raimond Castaing et Georges Nomarski
de l'Institut d'Optique. Non brevetée, cette inovation a pu être
largement copiée par les constructeurs concurrents. |
Source: Doc GN MEBA pages 31-40 Pour en savoir plus : Histoire du LPS Orsay Wikipedia : Raimond Castaing - Microsonde de Castaing |
Dès 1952, la direction aérodynamique de l'Onera met en service à Châtillon un tunnel hydrodynamique vertical, dénommé TH1, fonctionnant par vidange d'un réservoir sous l'effet de la gravité et produisant un écoulement de vitesse 20 cm/s.
Grâce à Henri Werlé, éminent expérimentateur, ce moyen
de simulation hydrodynamique s'est révélé un excellent outil de
recherche pour aborder des problèmes de mécanique des fluides dans le
domaine incompressible en fournissant de splendides visualisations de
l'écoulement autour de maquettes rendu visible par l'utilisation de
traceurs appropriés. La visualisation s'effectue soit à l'aide de
traceurs liquides colorés, de même densité que l'eau, émis sur la
maquette soit à l'aide de bulles d'air ou d'hydrogène réparties dans
tout l'écoulement et éclairées par des tranches de lumière. Il est à
noter que malgré les différences considérables de nombres de Reynolds et
de Mach, les écoulements à basse vitesse dans l'eau reproduisent, avec
fidélité, les traits les plus marquants des champs aérodynamiques et, en
particulier, les décollements et les tourbillons.
Le laboratoire des analogies hydrauliques sera équipé d'un autre tunnel TH2 en 1981 (vitesse d'écoulement de 1,5 m/s) et d'une cuve TH3 en 1964 destinée aux essais au point fixe (par exemple pour les rotors d'hélicoptères en vol stationnaire).
Les travaux d'Henri Werlé ont certainement contribué au renom de l'Onera.
Source : COMAERO pages 90-92
Décollement induit par un obstacle émoussé |
Aile delta mince |
Maquette d'avion de combat placée à incidence élevée |
Video : Exemples d'écoulement visualisés en tunnel TH1 - 1957 |
Video : Courants et couleurs - 1974 |
© ONERA |
© ONERA |
© ONERA |
Le Deltaviex est un avion expérimental conçu par
l'ONERA dans le cadre de la mise au point de véhicules supersoniques.
Construit par la SNCASO en 1953, il a été expérimenté à la fois en vol
et en soufflerie. Le prototype unique de petites dimensions (envergure :
3,4 m, longueur : 7,1 m) a volé en 1954 et a été présenté en vol en
1956 a Brétigny. Source : lettre AAAF N° 9-2004 page 10 |
© ONERA Essais dynamiques sur une maquette de l'avion Concorde à S2Ch |
© ONERA Visualisation des écoulements aérodynamiques par analogie hydraulique, au tunnel hydrodynamique de l'ONERA. Tourbillons d'extrados se formant sur une maquette de Concorde en configuration |
© ONERA Visualisation par strioscopie interférentielle essai à Mach 2,2 d'une maquette de Concorde dans la soufflerie à rafale R1 à Chalais-Meudon |
Les années 60 constituent un véritable âge d’or pour le secteur aéronautique et spatial. L'ONERA participe aux grands programmes aéronautiques (Concorde, Airbus, Mirage, Rafale, etc.). Le 29 novembre 1962, était signé l'accord entre les gouvernements français et britannique lançant le programme Concorde d'un transport de 100 passagers à Mach 2,2 sur l'Atlantique Nord. | ||
© ONERA Maquette de la prise d'air du Concorde dans la soufflerie S5Ch de Chalais-Meudon |
Jacky Leynaert (Sup-Aéro 1954) de la Direction de l’Aérodynamique dirigée par Pierre Carrière va travailler sur l’optimisation des prises d’air des avions de transport supersonique. Tous les aspects du fonctionnement de ces prises d'air furent examinés dans la soufflerie S5Ch de Chalais-Meudon : Le 2 mars 1969, le Concorde prototype 001 effectuait son 1er vol inaugural au-dessus de Toulouse. Le Concorde recevra son certificat de navigabilité, le 10 octobre 1975. |
Le statoréacteur est un système de
propulsion par réaction, basé sur la combustion d'un carburant dans de l'air atmosphérique. Il n'est constitué que d'un tube et ne comporte
aucune pièce mobile, d'où le terme « stato » pour
statique. S'il « pousse » idéalement entre Mach 3 et Mach 5,
il lui est impossible de fonctionner à l'arrêt ni aux
« faibles » vitesses subsoniques. |
Engin Ardaltex, 1957 © ONERA, Auteur : VIAUD |
Engin Vd2120_03, 1958 © ONERA, Auteur : R. BERTON |
© ONERA statoréacteur Stataltex sur son pas de tir à Hammaguir. Records mondiaux d'altitude et de vitesse en 1962 en atteignant Mach 5 à 38 km d'altitude |
Pour en savoir plus : |
Article : Les premières recherches spatiales à l'ONERA En couverture d'Air & Cosmos n° 171, 29 octobre 1966 |
Fusée d'essai Bérénice, en 1962. Dès 1959, l'Onera conçut une famille de grandes fusées multi-étages à trajectoire quasi-verticale pour notamment mesurer en vol l'échauffement cinétique, aux vitesses de rentée dans l'atmosphère, des têtes d'engins balistiques. De 1959 à 1962, l'Onera lançait au Centre d'Essais de Méditerranée 8 exemplaires de sa fusée Antarès, à 4 étages à poudre, dont les 2 derniers étaient allumés à la descente de manière à atteindre Mach 8 à l'entrée dans la stratosphère. Antarès fut remplacé par Bérénice qui portait à Mach 12 la vitesse de rentrée. |
Fusée sonde Titus, dérivée de Bérénice et équipée du système de pointage Cassiopée, en 1966. L'expérience acquise par l'Onera en matière de conception, de construction et d'essais en vol de fusées lui a permis la réalisation d'une expérience particulièrement délicate : observer à partir d'un terrain du centre de l'Amérique du Sud, et au dessus de l'atmosphère, le passage fugitif de la lune devant le soleil, le 12 novembre 1966 à 13 h 42 TU. Le vol balistique de deux fusées, à 30 secondes d'intervalle, réalisa le pointé au quart de degré près d'une tête de 400 kg contenant les instruments d'observation. |
© ONERA La fusée Tibère au Centre d'essais des Landes en 1972. L'expérience Electre |
Articles AIR&COSMOS de Philippe Varnoteaux : |
En 1975, le président de la République française Valéry Giscard d’Estaing, confie par décret au Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) de l’Armée de l’air la responsabilité "de surveiller l'espace, les approches aériennes du territoire et l'espace aérien national, de déceler et d'évaluer la menace ; de fournir aux autorités gouvernementales et au commandement militaire les éléments de la situation spatiale et aérienne leur permettant de prendre les décisions qui leur incombent."
Pour répondre à cette demande, l’Onera propose en 1990 de concevoir GRAVES, un système indépendant permettant de surveiller les satellites en orbite "basse".
© ONERA |
Entré en service opérationnel en 2005, le système de surveillance de l’Espace GRAVES opéré par l'Armée de l'Air détecte les objets en orbite basse, entre 400 et 1000 km d’altitude. Il permet de suivre quotidiennement et de cataloguer plus de 3000 objets spatiaux. |
Sources : |
© ONERA Au coeur du succès, l'instrument principal de la mission : le gradiomètre triaxial, conçu pour mesurer la gravité terrestre depuis l'espace. qui repose sur l'ultrasensibilité de mesure de six accéléromètres conçus et fabriqués par le Département Mesures Physiques (DMPH) de l'Onera, leader mondial pour cette technologie. Ils livrent des informations clés aux océanographes, sismologues et géophysiciens du globe avec une précision de 10-5 m/s², leur permettant d'accéder plus finement à la dynamique de circulation des océans ou de mieux comprendre les processus en jeu dans les tremblements de terre. |
© ESA Le satellite européen GOCE (maîtrise d'œuvre Thales Alenia Space), d'une masse totale de 1.100 kg, a été lancé en mars 2009 pour cartographier les variations de la gravité terrestre. Grâce à un moteur ionique innovant alimenté par les panneaux solaires, ce satellite a pu être maintenu à une orbite héliosynchrone exceptionnellement basse (moins de 260 km), ce qui lui a permis de cartographier les variations de la gravité terrestre avec une très grande précision et d'acquérir de nouvelles connaissances sur la densité de l'air et la vitesse des vents dans la haute atmosphère. Mais sa mission est arrivée au terme naturel de sa vie le 21 octobre 2013 quand il s'est désintégré lors de sa rentrée dans l'atmosphère terrestre |
© ESA Première carte du champ de gravité par GOCE publiée par l'Agence spatiale européenne le 2 juillet 2010. Le géoïde est défini comme une surface équipotentielle du champ de gravité de la Terre. Sur les océans, il coïncide avec la surface moyenne des océans, c'est-à-dire avec la surface des océans au repos, sans marée ni courant. Il est une surface de référence pour mesurer la circulation océanique, le changement du niveau de la mer et la dynamique des glaces. La sismologie et l'océanographie sont les deux disciplines qui tireront le mieux parti des données fournies par GOCE. |
Pour en savoir plus : Conférence « Six d'un coup, ou le challenge réussi de la mission spatiale GOCE! » par Bernard FOULON Résumé de l'exposé mission accomplie pour goce et ses accelerometres onera les accéléromètres Onera ont mesuré la traînée jusqu'à la fin fr.wikipedia.org pages 17-20 du Bulletin AAO "Espace" |
© CNES MICROSCOPE est un satellite d'expérimentation scientifique (MICROSatellite à trainée Compensée pour l'Observation du Principe d'Équivalence) du CNES dédié à la physique fondamentale. Le CNES en assure la maîtrise d'œuvre avec un partenariat ONERA, CNRS, ESA, ZARM, PTB. L'objectif est de confirmer ou d'invalider le principe d'équivalence, constaté par Galilée, puis par Newton, et à la base de la théorie de la relativité générale d'Einstein. Dans l'espace, il est possible d'étudier le mouvement relatif de 2 corps en réalisant une chute libre la plus parfaite possible, à l'abri des perturbations dues à la Terre (notamment sismiques), et en mettant à profit le mouvement de chute libre permanent dont est animé un satellite en orbite. Pour ce faire, le satellite Microscope est équipé de l'instrument d'accélérométrie ultra sensible T-SAGE de l'ONERA. Le lancement a été effectué au centre spatial de Kourou, dans la nuit du lundi 25 avril 2016, par le lanceur Soyouz, et le satellite a été injecté sur une orbite quasi-circulaire à une altitude d'environ 700 km. |
© ONERA L'instrument T-SAGE (Twin Space Accelerometre for Space Gravity Experiment) de l'ONERA est constitué de deux accéléromètres les plus précis au monde. Pour cela, 2 masses cylindriques concentriques constituées de matériaux différents - l'une en titane et l'autre avec un alliage de platine et de rhodium - sont minutieusement contrôlées afin de rester immobiles par rapport au satellite dans le double accéléromètre électrostatique différentiel. Si le principe d'équivalence est vérifié, les 2 masses subiront la même accélération de contrôle. Alors que la meilleure mesure du Principe d'équivalence, n'avait pas été dépassée depuis 10 ans, le satellite Microscope a permis de faire 100 fois plus précisément que toutes les expériences réalisées sur Terre. Les résultats démontrent, avec une précision inégalée, soit 2.10^-14, que les corps tombent dans le vide avec la même accélération, quelle que soit leur composition. |
© ONERA De gauche à droite, Pierre Touboul et Manuel Rodrigues, respectivement principal investigateur et co-investigateur scientifique de la mission Microscope. Ces deux chercheurs scientifiques de l'ONERA ont reçu en 2018 le prestigieux prix Servant de l'Académie des Sciences pour leur contribution majeure à la mission Microscope. L'ONERA a en effet apporté une contribution essentielle à la mise en œuvre de cette mission spatiale, en développant l'instrument T-SAGE qui a permis d'éprouver la théorie de la relativité générale dans l'espace. Cet instrument concentre les savoir-faire de l'ONERA depuis 40 ans dans le domaine de la nano ou femto accélérométrie. |
© ONERA |
Le principe d'équivalence demeurant à ce stade inébranlable, il s'agit rien de moins que d'une nouvelle confirmation de la Relativité générale proposée par Albert Einstein il y a plus d'un siècle. |
© ONERA 1966 Numéro spécial Nouvelles de l'Onera, juin 1966. |
© ONERA 1976 Cet ouvrage a été réalisé pour le trentième anniversaire de l'Onera. |
© ONERA 1986 Cet ouvrage a été réalisé pour le quarantième anniversaire de l'Onera. |
© ONERA 1987 Publication de Marcel Pierre de 370 pages en 1987 préfacée par J. CARPENTIER, président de l'ONERA de juillet 1984 à avril 1991 |
© ONERA 1989 Les Nouvelles de l'Onera 14 juillet 1989 |
© ONERA 1997 Ce livre a été réalisé dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l'Onera. |
© ONERA 2009 |
© ONERA Direction de la communication juin 2015 |
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Auteur : Jean Carpentier, président de l'Onera de 1984 à 1991 www.eyrolles.com |
Auteur : Paul Germain, directeur général de l'Onera de 1963 à 1968 www.eyrolles.com |
Auteur : Jean Kerisel www.eyrolles.com |
Auteur : Yves Blanchard, ancien Chef de Division à l'Onera www.eyrolles.com |
COMAERO Weber ÉTUDES ET RECHERCHES |
Auteur : Philippe Varnoteaux nouveau monde éditions |